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Séminaire Duchamp du Hack

séance 01 : Ars Technica

Au programme :
Présentation d'une culture hacker, large et qui questionne l'art à l'heure de l'anthropocène. Voir le manifeste plus bas.
Relecture des pratiques artistiques passées et actuelles à travers ce filtre, conséquences sur ce que l'on classe en art.
Introduction à la pratique artistique en mode hacker : logiciels libres, conséquences sur la pratique.
Présentation des cours, des ateliers et des services proposés par les Beaux-Hacks pour cette année.

Invité

Intervention de Sacha, membre fondateur d'Aquilenet et de la FFDN, qui nous parlera des terrains d'actions militantes qu'il connaît et sur lesquelles ils constate un besoin de création et de sens artistique.

Manifeste, est-éthique du Hack


En 1984, Steven Levy publie un livre : Hackers, heroes of the computer revolution. Il y décrit des gens étranges qui vers la fin des années 60 au MIT, qui commencent à détourner les premiers ordinateurs des usages pour lesquels ils sont produits. Au delà du fait que ces "mésusages" de l'époque sont à l'origine de la révolution numérique actuelle, S.L. et bien d'autres par la suite constatent que ce qui les singularisent, c'est leur éthique :

* L'accès aux ordinateurs - et à tout ce qui peut nous apprendre quelque chose sur la marche du monde- doit être total et sans restriction.
* L'accès à l'information doit être libre.
* Défiez le pouvoir - défendez la décentralisation.
* Les hackers doivent être jugés sur leurs résultats et non sur des critères fallacieux comme leurs diplômes, leur âge, leur race ou leur classe.
* On peut créer de l abeauté et de l'art avec un ordinateur.

C'est cette éthique que j'essaye de développer, d'utiliser pour produire, pour transmettre et comme grille d'analyse esthétique.
Pourquoi cette éthique serait plus intéressante ou plus adaptée qu'une autre pour lire et produire de l'art?
Parce que les systèmes d'informations que sont les ordinateurs sont une révolution comparable à celle de l'imprimerie mais plusieurs millions de fois plus rapide, plus accessible et plus collaborative. Elle a permis de constater que le productivisme et la compétition nous mènent vers un désastre annoncé, nous faisant changer non pas d'époque mais carrément d'ère pour entrer dans l'anthropocène.
Si le filtre d'art contemporain disfonctionne, ça n'est pas parce que les productions artistiques en elles-même ont changé, c'est parce que leur contexte a changé.
D'ailleurs l'art contemporain ne me semble plus être une zone d'autonomie au sens où l'entend Hackim Bey, d'où la nécessité de se tourner vers de nouvelles zones sans perdre de vue qu'elles ne seront que temporaires.
Dans la pratique, j'essaye de développer cette grille d'analyse en la transmettant à travers une école que j'ai imaginé et que j'anime avec mes petits moyens. Je tente d'y former des artistes aux logiciels libres, aux communs, à la production de solutions technologiques aux problèmes écologiques et poétiques, ainsi qu'à la représentation des découvertes logiques et scientifiques complexes que le XXème siècle nous a apporté...
Ceci avec comme ordre de priorité : 1 - le vivant, 2 - la poésie et seulement bien après la maîtrise ou le contrôle.

Pierre Grangé- Praderas

Enregistrement de la soirée

Sources et liens

diapositives de la présentation
Liste contributive art-hacking citée dans le séminaire

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"Ce bâteau n'est ni le plus grand, ni le plus rapide, ni le plus beau, mais nous en sommes les seuls maîtres à bord." Les frères de la côte